#RapDeal : Le Discovery Mode, comment ça marche ?

Avec #RapDeal, notre agence 135 MÉDIA vulgarise le fonctionnement de l’industrie musicale Après vous avoir expliqué les éditionsles labels ou encore les agrégateurs, nous sommes de retour pour vous parler du Discovery Mode de Spotify.

Ce quatorzième  est un dédié à un changement majeur dans le streaming : le « Discovery  Mode » de Spotify, où quand une plateforme propose de prendre une partie de la rémunération des artistes en échange d’une mise en avant. Après avoir décrypter le Discovery Mode, on parlera des problématiques qu’il engendre et de l’avis des labels français à son sujet.

Le Discovery Mode de Spotify

Pour comprendre le « Discovery Mode », il faut d’abord saisir les différents types de playlist proposés par Spotify :

• D’une part des playlists éditoriales (faites par des humains) comme les playlist Fresh Rap ou PVNCHLINEURS
• D’autre part des playlists algorithmiques qui, comme leur nom l’indique, vont être automatiquement générées selon vos goûts : comme « Radio », « Découvertes de la semaine » ou « Radar de Sortie ».

En adhérant au programme « Discovery Mode » de Spotify, la plateforme va favoriser votre titre dans ses playlists algorithmiques pour le faire découvrir à un maximum d’auditeurs. Cette mise en avant n’est pas automatique, car si le public ne réagit pas au titre « poussé », il sera retirer du programme. À l’inverse , en cas de succès  Spotify promet des résultats impressionnants : en moyenne quarante pour-cent d’auditeurs en plus grâce au Discovery Mode, dont la moitié n’avait jamais écouté l’artiste.

En moyenne quarante pour-cent d’auditeurs en plus grâce au Discovery Mode !

Spotify proposent aux labels d’inscrire des titres qui leurs semblent prioritaires dans le programme Discovery Mode. Évidemment cette mise en avant a un coût pour les labels, Spotify conserve une partie des royalties en échange de cette mise en avant. D’après nos informations entre trente pourcent et cinquante pourcent, mais le pourcentage dépend du pouvoir de négociation des labels distributeurs.

Leur offre est claire : « on te paye moins par stream mais tu gagnes au change en augmentant ta base d’auditeurs et tes écoutes ». Cette « remise » est censée être appliquée uniquement sur les streams générés par les playlists algorithmiques du titre en question, les streams sur les autres morceaux ou les streams directement effectué par les auditeurs de l’artiste ne sont pas censée être concernés par cette remise.

Les problématiques du Discovery Mode

Pour Spotify, le Discovery Mode est un « outil marketing » ayant pour « coût » uniquement la commission déduite des royalties des écoutes générées par le programme (entre 30% et 50%). On a observé les résultats sur le titre d’un de nos artistes : depuis que son single est rentré dans le Discovery Mode, son nombre d’écoutes quotidiennes a été multiplié par 3 ! Dont la moitié des écoutes viennent de playlists algorithmiques.

En théorie, le « Discovery Mode » est intéressant pour l’artiste et son label ! Il a l’avantage ne pas nécessiter un investissement en début de campagne, il demande juste d’accepter une remise sur les résultats. Pour un artiste en développement, c’est beaucoup plus accessible que d’aller faire une pub en radio ou de rémunérer un attaché de presse. Le programme a aussi l’avantage de faire découvrir l’artiste à un plus large public et d’augmenter sa base d’auditeurs mensuelles qui sera alertée de ses prochaines sorties.

Le Discovery Mode est donc “rentable” au global,  puisqu’il revient à partager les revenus d’écoutes que l’artiste n’aurait pas eu naturellement.

Le Discovery Mode est donc « rentable » au global puisqu’il revient à partager les revenus d’écoutes que l’artiste n’aurait pas eu « naturellement ».
Malheureusement il il revient aussi à accepter d’être moins rémunéré par une plateforme pour être mis en avant auprès d’auditeurs qui sont abonnés à la base pour les artistes ! La série sur Spotify crée par Netflix, « The Playlist », consacre son dernier épisode au « Discovery Mode » qui fait scandale auprès des institutions et des artistes.

Certains labels s’y sont publiquement opposés car il était anormal de payer un « diffuseur » pour qu’il maximise la visibilité d’un titre. Pour eux ça revient à encore dévaloriser la rémunération des artistes en streaming.  C’est pour cette raison que peu de distributeurs ont adhéré au système en France.

Les labels français et le Discovery Mode

Pour pouvoir profiter du Discovery Mode, il faut le distributeur de l’artiste soit membre du programme et qu’ils y inscrivent ses titres. C’est le cas de Distrokid, l’agrégateur dont on vous parlez dans l’épisode 8 de #RapDeal, dont le fondateur Philip KAPLAN en souligne « l’absence de coût initial ». En France, pour le moment, seul Believe Digital (et TuneCore) affichent publiquement avoir pris part au programme et ce depuis juillet 2020. Le fondateur Denis LADEGAILLERIE déclare même que « le Discovery Mode aide les artistes à traverser les frontières ».

Le Discovery Mode aide les artistes à traverser les frontières

Pour le moment les majors de l’industrie (Sony, Universal et Warner) n’ont pas pris publiquement position sur le Discovery Mode. On imagine qu’elles sont partagées entre la potentielle augmentation des streams et le risque d’accepter de baisser la rémunération de leurs artistes qui pourrait faire jurisprudence.

On vous remercie de votre intérêt sur le sujet, n’hésitez pas à aller checker nos autres #RapDeal pour mieux appréhender l’industrie musicale !

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