#RapDeal : Les agrégateurs, comment ça marche ?

Avec #RapDeal, notre agence 135 MÉDIA met à profit son expérience pour présenter les coulisses du monde du rap. Après vous avoir expliqué les avances, les ventes et certifications et le fonctionnement du D2C notre émission de vulgarisation de l’industrie musicale est de retour avec une thématique qui intéressera les artistes en développement : les agrégateurs.

De plus en plus d’artistes tentent leur chance en publiant leur musique sur les plateformes, grâce à des distributeurs numériques appelés Agrégateurs, les plus connus étant Distrokid ou Tunecore. On va chercher à mieux comprendre leur fonctionnement : on va définir les agrégateurs, parler des artistes qui les utilisent et présenter Distrokid et Tunecore. 

Un agrégateur pour quoi faire ?

Un agrégateur, ou distributeur numérique, est un site internet qui vous permet de publier votre musique sur les plateformes de streaming. Contrairement à YouTube où vous pouvez publier directement vos vidéos, la majorité des plateformes de streaming préfère limiter les uploads en direct. Ces distributeurs numériques vont servir d’intermédiaire avec les artistes qui veulent diffuser leur musique.

Ça a l’avantage pour les plateforme de ne pas gérer chaque artiste et de s’assurer qu’un tiers de confiance va faire respecter les bonnes pratiques du site. Ça a l’avantage, pour l’artiste, d’éviter d’uploader son contenu sur chacune des plateformes sur lesquelles ses fans peuvent être présents. Avec un distributeur, contre quelques dizaines d’euros, vous êtes en un clic sur plus de 100 plateformes.

Les agrégateurs ne se concentrent pas sur les stars mais multiplient les artistes

Contrairement à un label ou une maison de disque, généralement ces agrégateurs se rémunèrent non pas avec un pourcentage des revenus des musiques mais par un abonnement à leur service. Ils sont donc dans une logique de volume et agissent principalement comme un « tuyau », leur but n’est pas forcément de distribuer les plus gros artistes mais de multiplier le nombre de clients. 

2/ Un agrégateur pour quels artistes ?

Les agrégateurs peuvent être comparés aux contrats de distributions proposés par les majors ou labels indépendants. Il y’a cependant 5 différences majeures entre ces labels et ces agrégateurs : 

  • L’avance : en distribution avec un label vous avez généralement une avance pour financer le projet 
  • Le service : avec ces labels vous avez un certain niveau d’accompagnement comme la gestion de projet ou le trade marketing
  • Un taux de commission : chez un agrégateur vous payez et gardez 100% des droits, chez les labels ils vous prennent un % sur CA (en général entre 30% et 20%)
  • Les certifications automatiques : les agrégateurs ne remontent pas vos chiffres de ventes au SNEP automatiquement
  • La rémunération par stream : en étant distribué par un label, vous touchez une meilleure rémunération par stream (grâce au contrat négocié avec les plateformes) qu’avec certains agrégateurs

On peut se poser la question de la motivation des artistes à rester sur un agrégateur plutôt que de profiter de l’apport des contrats de distribution. Pour nous il existe deux principales raisons :

  • Les petits artistes : pour intéresser un label, un artiste a besoin d’avoir un potentiel financier, vu que le label prend un pourcentage et non un fee fixe. Pleins d’artistes en développement restent sur ces agrégateurs en attendant d’avoir une proposition suffisamment intéressante de la part d’un label (qui scrutent avec attention les plateformes)
  • Les artistes qui veulent rester indépendant : certains artistes refusent de signer avec des labels, soit pour des raisons financières, ils préfèrent eux-même financer le projet et garder 100% des revenus, soit pour des raisons idéologiques : ils veulent rester 100% bénéficiaires de leurs droits et être totalement autonomes

Même PNL n’est pas resté sur un agrégateur, ils avaient besoin d’un distributeur

Dans les faits, il est très rare qu’un gros artiste reste sur un agrégateur car les labels de distribution sont souvent plus compétitifs.  Si on prend l’exemple de PNL, ils ont visiblement l’envie et les moyens de rester indépendants. En 2018, ils ont sortis « À l’Ammoniaque »,  le premier extrait de « Deux Frères », sur Tunecore. Finalement ils ont distribués l’album chez Believe Digital, car ils avaient besoin d’eux pour la partie physique ou pour maximiser la visibilité digitale de l’album.

Plus récemment le rappeur JMK$ a beaucoup mis en avant sa volonté de rester sur Distrokid avant d’annoncer qu’il signera quand même en distribution pour passer un step dans sa carrière. Les agrégateurs s’avèrent être un formidable outil pour les artistes qui veulent avancer sans attendre les labels. Tout en restant une alternative à ces mêmes majors en cas de négociations trop houleuses. 

Présentation de : Distrokid, Tunecore

Il existe une multitude d’agrégateurs à destination des artistes et producteurs, on a décidé de vous présenter les deux sites les plus populaires en France :

  • Distrokid : le géant américain

Crée en 2013, il a été valorisé à 1,3 milliards de dollars en 2021. Le site revendique 30 à 40% des nouvelles sorties musicales (jusqu’à 25.000 titres par jour). Petit fait intéressant, Spotify est actionnaire minoritaire de l’entreprise depuis 2018. Distrokid a aussi lancé un nouveau service d’accès à ses données pour aider les labels dans la recherche d’artiste.  Distrokid est devenu particulièrement populaire en France après que Freeze l’ai cité dans son Colors : 

« S/o DistroKid (han),j’suisaux Galeries (han),j’cop des designers (cash)

Même quand j’dors,j’fais d’l’argent (cash), j’reçois des virements en USD (cash) »

Il existe 3 offres : musician à 19,99$ par an, musican plus à 35,99$ par an et label à partir de 79,99$ par an. Pour chaque offre vous pouvez uploader un nombre illimité de morceaux. Distrokid propose d’autres options payantes : comme Content ID sur YouTube, le Dolby Atmos, Shazam,..

Une des grosses fonctionnalités offertes par Distrokid est la possibilité de créer des splits de revenus sur les morceaux. Vous pouvez par exemple paramétrer votre titre pour envoyer 10% des revenus à son beatmaker. Malgré toutes ses fonctionnalités, en tant qu’artiste français on peut regretter l’absence de supports francophones ou de passerelles de découvertes par des labels français. 

  • Tunecore : l’alternative française 

La société américaine a été crée en 2005, avant d’être rachetée 10 ans plus tard par le français Believe Digital pour un montant inconnu. Avec ce rachat Believe se positionne en amont de la signature en label des artistes. Il peut les repérer dès les premiers titres pour leur proposer d’évoluer vers d’autres contrats (comme la distribution chez Believe Digital, puis All Points). Ce programme s’appelle « Signed by » et Landy est un des succès mis en avant par le groupe. 

Sur Tunecore, vous avez le choix entre deux offres :

  • Une offre « réseaux sociaux » gratuite : où vous pouvez publier gratuitement  votre musique vers les réseaux sociaux : Instagram, YouTube, Facebook, TikTok,.. et récupérer 80% des revenus
  • Une offre « plateforme streaming » payante : où vous publier votre musique sur les plateformes de streaming tout en conservant 100% des revenus. Cette offre coûte 9,99€ par an pour un single et 29,99€ par an pour un album (et 49,99€ les années suivantes). Cette offre intègre aussi l’offre « réseaux sociaux » à 80% de reversement.

En tant que plateforme française, vous y trouverez plein de ressources francophones avec des articles qui mettent en avant : des réussites d’artistes, des guides pratiques (comment mettre en avant sa musique), des partenariats avec des festivals (Le Printemps de Bourges), des tremplins (Buzz Booster) ou des médias (1minute2rap) et même des studios d’enregistrements.

En choisissant Tunecore vous augmentez aussi vos chances d’être repéré par les équipes de Believe Digital ou d’All Points.

Les agrégateurs permettent à n’importe quel artiste d’être présent sur les plateformes de streaming en échange de quelques dizaines d’euros. Loin de l’approche des labels, ils gagnent leur vie en misant sur l’énorme quantité d’artistes amateurs. Mais ces agrégateurs sont un formidable outil pour lancer sa carrière !

On vous remercie de votre intérêt sur le sujet, n’hésitez pas à aller checker nos autres #RapDeal pour mieux appréhender l’industrie musicale !

4 replies on “#RapDeal : Les agrégateurs, comment ça marche ?”

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