#RapDeal : Les nouvelles règles du SNEP

En 2021 on vous expliquait le fonctionnement des ventes et des certifications dans le 5ème épisode de #RapDeal ! On a décidé d’y consacrer un nouvel épisode suite à l’annonce du SNEP de prendre en comptes les streams gratuits et les vues, à titre expérimental, dans le calcul des ventes !

Cette vidéo sera divisée en trois parties : les nouvelles règles du SNEP, les raisons du changement et l’impact potentiel dans le rap.

Les nouvelles règles du SNEP

Depuis 2016, le streaming est enfin pris en compte dans le calcul des ventes ! Dans un premier temps 1.000 écoutes équivalaient à une vente, qu’elles soit de compte premium ou de comptes gratuits (financés par la publicité, dit “freemium”). Depuis, ces équivalents-ventes ont beaucoup évolués, d’abord en 2018 avec le retrait des streams gratuits, puis en 2019 en passant à 1.500 streams premiums pour une vente. À chaque modification, il était devenu plus compliqué d’obtenir un équivalent-vente et donc des certifications.

En 2016, quand le streaming a été pris en compte dans les ventes, un stream premium valait autant qu’un stream freemium !

Le SNEP a annoncé qu’à partir du 1er juillet 2024, ils faisaient évoluer de manière expérimentale, le calcul des ventes, avec trois modifications majeures :

  • Prise en compte des streams issus de compte financés par la publicité, que ce soit sur Amazon, Spotify, Deezer, YouTube Music ou encore Soundcloud
  • Prise en compte des streaming vidéos financé par la publicité (principalement les vues YouTube)
  • Prise en compte de YouTube (Music, Premium et vidéo) par le SNEP, ce n’était pas le cas jusqu’à présent même sur sa version premium

Attention cependant, les revenus générés par ces écoutes et vues, étant bien plus faibles que celles des comptes premiums, sont divisée par 7 dans le top.

Prenons l’exemple d’un morceau qui fait 500.000 streams premiums (audio ou vidéo) et 200.00 streams freemium (audio ou video). Le total comptabilisé dans le top sera 500.000 plus 200.000 streams, divisé par 7, soit 530.000 streams

Pourquoi changer les règles ?

Le fait de ne prendre en compte que les streams audio premium dans le calcul des tops était une exception française, dénoncée notamment par Lacrim sur Booska-P.

Pourquoi le SNEP teste une nouvelle méthodologie ? La réponse est peut-être du côté de la baisse des ventes. Comme le souligne ChartsInFrance, aucun album sorti en 2023 n’a dépassé le seuil des 200.000 ventes, contre au moins 5 chacune des années précédentes. Ces changements sont peut être là pour redynamiser le top.

  • Soit les ventes et certifications récompensent la popularité, il faut donc intégrer les streams audio et vidéo, gratuits ou premium, sans équivalence.
  • Soit elles récompensent un succès financier, il faut donc intégrer toutes les sources en calculant des équivalences pour que chaque vente génère le même revenu.

C’est ce que vient de faire le SNEP en prenant en compte les streams audio et vidéos gratuits et en les divisant par 7. Comme un compte gratuit génère en moyenne 7 fois moins qu’un  compte premium, il compte 7 fois moins dans les ventes. Ainsi un équivalent-vente de comptes gratuit ou premium a la même valeur financière, et les certifications représentent plus ou moins le même chiffres d’affaires.

Quel impact dans le rap ?

  • Il n’y aura aucun impact financier direct, les écoutes et vues gratuites n’étaient pas prises en compte dans les calcul de ventes, mais les revenus générés ont toujours été reversés aux artistes
  • L’impact sur les ventes sera limité par le ratio de 7. Prenons l’exemple d’un de nos clients, il a généré 32 millions de streams dont 14 millions de vues, 12 millions de premium et six millions de gratuits. Si on fait un calcul basique, il passerait de 8.000 ventes à 9.900 ventes. Pou résumer, il décocherait sa certification or en 40.000 ventes plutôt que 50.000 dans l’ancien système, ça reste cohérent.

Ces modifications peuvent aider les artistes populaires auprès très jeunes n’ayant pas les moyens d’avoir un compte premium

Par contre, ces modifications peuvent aider les artistes populaires auprès des très jeunes, qui n’ont pas les moyens d’avoir des comptes premiums, de remonter dans les tops. On sait à quel point l’impact des premières semaines et des certifications peuvent aider dans l’identification d’un artiste. Néanmoins on ne devrait pas voir pleuvoir les certifications comme en 2016 quand le gratuit avait la même équivalence que le premium !

On vous remercie de votre intérêt sur le sujet, n’hésitez pas à aller checker nos autres #RapDeal pour mieux appréhender l’industrie musicale !

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