Dans le quinzième épisode de #RapDeal on vous expliquait le principe du contrat de distribution et ses points de négociations ! On a décidé de se concentrer sur une de ses variantes adoptée dans le rap : la distribution améliorée.
Cette vidéo sera divisée en trois parties : c’est quoi une distribution améliorée, l’impact sur le deal et notre avis sur ce contrat.
C’est quoi une distribution améliorée
Le contrat de distribution est devenu tellement populaire qu’il a dû évoluer pour proposer plus d’accompagnement aux artistes : la distribution améliorée (en opposition avec la distribution sèche) aussi appelée « artist services » ou « label services ».
Il permet au distributeur d’offrir plus de services, pour augmenter les chances du projet, en échange d’une plus grosse commission pour rémunérer ses équipes.
Il est intéressant de remarquer qu’on observe un double phénomène :
- D’un côté les pure players comme Believe qui se sont construits autour de la distrib qu’ils ont renforcée afin de mieux accompagner leurs artistes (et améliorer leur marge).
- De l’autre, les majors qui ont dû s’adapter au marché en proposant de la distrib et qui voient dans la distribution améliorée un moyen de valoriser leurs savoir-faire historique de label)
Il est impossible d’avoir une définition exacte de la distribution améliorée tant elle varie selon le label, voire même selon l’artiste au sein du même label.
Il est impossible d’avoir une définition exacte de la distribution améliorée tant elle varie selon le label
On peut retrouver des points communs sur “l’amélioration” proposée par la plupart des labels :
- Un chef de projet : en général le distributeur met à disposition un chef de projet qui va conseiller le producteur au quotidien et faire le lien avec le reste des services
- Service marketing : le marketing, en particulier le marketing digital, est généralement géré directement par les équipes du distributeur (en utilisant une partie de l’avance)
- Service promotion : le distributeur peut aussi proposer d’assurer la promotion du projet avec ses attachés de presse internes ou externe
- Synchronisation, merchandising & brand content : en mobilisant des équipes dédiées comme dans une licence ou un contrat d’artiste
L’impact sur le deal
La plus grande implication du label distributeur, par rapport à une distribution dite « sèche » où il se contente de commercialiser la musique, entraîne des différences contractuelles notamment :
- Une commission plus élevée : pour rémunérer son implication, par exemple le digital passe en moyenne de soixante-dix à quatre-vingts pour-cent en sèche à soixante à soixante-dix pour-cent en améliorée
- Une avance fractionnée : en améliorée, les investissements restent à la charge du producteur, mais le distributeur va généralement conserver une partie de l’avance pour faire certaines dépenses en son nom (souvent le marketing et la communication), en moyenne entre trente et cinquante pour-cent. Ça lui permet d’être plus réactif dans ses missions et de s’assurer que les investissements soient effectués
- Plus de projets : dans un contrat de distribution améliorée, en raison du travail de développement, le label va souvent exiger une option sur la suite
- Une durée d’exploitation plus longue : toujours dans cette logique, le label va souvent demander des durées d’exploitation plus longues pour rémunérer son travail (en moyenne entre huit et quinze ans, contre entre trois et huit ans pour une distribution sèche)
- Plus de sources de revenus : en distribution améliorée le label requiert en général une commission, exclu ou non exclu, sur le merch, les droits voisins, les synchros ou encore l’endorsement
Le contrat idéal ?
Le contrat de distribution améliorée est extrêmement populaire actuellement, notamment grâce à All Points (la division label de Believe), qui accumule les succès d’artistes ayant opté pour « label services » comme JUL, Djadja & Dinaz ou Werenoi !
Mais est-ce un bon contrat ? Sur le papier, oui ! La distribution améliorée réunit le meilleur des deux mondes : la liberté (et la rentabilité en cas de succès) de la distribution et l’accès aux compétences des labels. Dans les faits, c’est un mot valise qui cache des réalités bien différentes selon les labels, et dépendent souvent du succès de l’artiste, qui ne justifie pas toujours les concessions demandées au producteur indépendant.
Si vous êtes déjà bien staffé en marketing et en gestion de projet, la distribution améliorée perd en intérêt
Elle est intéressante si elle vient combler des « manques » du label indé. Si vous êtes bien staffé en marketing et gestion de projet, et que ça correspond aux améliorations proposées, elle perd en intérêt. Par exemple PNL, et son label « QLF Records », ont opté pour un contrat de distribution sèche chez Believe Digital et recruter leur propre équipe. Par contre si vous voulez vous concentrer sur l’artistique tout en profitant de la puissance marketing du label, en restant maitre des dépenses, il devient le chaînon manquant entre la distribution sèche qui vous laisse livré à vous-même et une licence trop gourmande en taux.
Comme toujours ça dépend de chaque artiste, mais pensez bien à demander de préciser l’accompagnement proposé dans vos négociations et jugez s’il vaut son coût !
On vous remercie de votre intérêt sur le sujet, n’hésitez pas à aller checker nos autres #RapDeal pour mieux appréhender l’industrie musicale !